Archives au quotidien
- La rédaction
- 1 juil.
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C’est une des grandes joies de la fréquentation des archives : celle de se perdre entre les pages des vieux titres de la presse locale. Ils sont facilement consultables sur le site des Archives Départementales Marcel Rainaud, à Carcassonne.
On y trouve toute la richesse des publications du département au long des dix-neuvième et vingtième siècle, et il y en eut, des journaux, en nombre et en variété considérable ! Comme par exemple - entre 1921 et 1923 - l’éphémère Réveil des Corbières et du Minervois, sous-titré « organe de la viticulture et du commerce, paraissant tous les mercredis, jour de marché à Lézignan »…
Mais prenons une année au hasard : 1892
Et ouvrons le journal qui à Carcassonne, à cette époque, tenait le haut du pavé « républicain, radical, et d’alliance républicaine ».
Un peu comme Le Matin des Corbières aujourd’hui…
Toute l’actualité est là, en paragraphes serrés, sans aucune illustration.
En Afrique, les guerres se multiplient et, au mois d’août, le Soudan français devient une colonie indépendante du Sénégal. Dans le même temps, les Français établissent leur protectorat sur le Dahomey.
En Amérique, on ouvre le centre d’accueil des immigrants de Ellis Island, et Grover Cleveland est élu Président des États-Unis.
À Jérusalem, on inaugure la gare de chemins de fer.
Le choléra se propage en Russie et en Europe. À Hambourg, le biologiste Robert Koch réussit à convaincre les autorités de filtrer l’eau potable, permettant ainsi d’enrayer l’épidémie.
Et pendant ce temps, en France, le scandale de Panama ébranle l’ensemble de la classe politique.
Mais dans notre région, les nouvelles sont moins spectaculaires. Souvent surprenantes, parfois drôles, elles oscillent entre la célébration des privilèges des puissants et la vie des pauvres, rongée par la violence, l’ennui et les tentations. Voilà ce qu’en deux semaines de printemps, on pouvait lire entre ces pages.
Le 10 mars 1892, à Carcassonne, l’incorrigible Émile Véchère se fait, une fois de plus, embarquer par les argousins, et dans un drôle d’état !...
En cette année 1892 déjà, la presse est le plus souvent faible avec les forts, et forte avec les faibles. Mais il lui arrive aussi de retenir ses coups, quand la cause lui semble plus aimable. Ainsi de ce braconnier d’Azille, qui pensait avoir une belle excuse…
Et pour finir, comme souvent hélas dans ce pays, les soutanes ne sont jamais très loin…
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